Voici un article pour une bien mauvaise nouvelle.
SPORTS La Transbaie, touchée, coulée
Gérer cette course était devenu un défi énorme. «La Transbaie, c'est une montagne», explique son fondateur.
La célèbre épreuve d'endurance pédestre entre Saint-Valery et Le Crotoy n'aura pas lieu cette année. Et vraisemblablement plus jamais, si l'on en croit son responsable.
Touchée, coulée. Finie la Transbaie. Ni en 2012 ni peut-être plus jamais. La plus célèbre des épreuves d'endurance picardes aura vécu vingt-deux ans, pour vingt-trois éditions de sueur, de boue, de rires et de larmes. Elle restera gravée dans la mémoire de tous ceux qui, un jour au moins, ont descendu la digue du nord, à Saint-Valery, pour se jeter à corps perdu dans les mollières de la baie de Somme. Elle faisait tellement partie du paysage qu'on croyait cette course éternelle, mais l'éternel s'est essoufflé, jusqu'à rendre son dernier soupir.
Une redevance de 3 000 euros à régler
Le Valéricain Denis Courtois, père fondateur de cette belle et populaire compétition sportive, a rendu publique, vendredi, une décision «qui était déjà prise depuis un moment, indiquait-il hier (nos éditions des 25 octobre et 3 novembre). Et ça n'est pas uniquement à cause des problèmes administratifs. Disons que ça a été la goutte qui a fait déborder le vase, mais que le vase était déjà bien plein. »
En cause, une taxe de 3 000 euros, relative à l'occupation du domaine public maritime, instaurée il y a trois ans par les services de l'État. «Sur le domaine public, toute occupation temporaire donne lieu à une redevance », justifiait Matthieu Garrigue-Guyonnaud, directeur de cabinet du préfet, le 3 novembre, dans Le Courrier picard.
«La Transbaie, c'est une montagne, un truc énorme, poursuit Denis Courtois. Chaque poste est une grosse organisation. Continuer encore, c'était être prisonnier de ce que l'on avait lancé. Moi, je suis un peu soulagé, mais les bénévoles sont déçus. Ce sont eux qui ont fait de la Transbaie ce qu'elle est devenue. Les associations qui nous aidaient en retiraient aussi quelques bénéfices. »
Il a essayé d'intéresser Amaury sport organisation (ASO) à cette épreuve, pour en prendre le relais. Un représentant d'ASO (Tour de France, Tour de Picardie, Paris-Roubaix...) est venu assister à la dernière édition. «Ça l'a intéressé, mais ASO veut faire des bénéfices. Et comme on ne peut pas aller au-delà de 6 500 participants et qu'ils ont mesuré les contraintes qu'il y avait à organiser cette course dans un tel site, ils n'ont pas donné suite. »
Quand on lui demande si la Transbaie a un avenir au-delà de 2012, Denis Courtois est à peu près formel : «J'ai toujours dit que si on arrêtait une fois, ce serait définitivement terminé. On ne va pas dire aux gens : "Allez ! Revenez !" C'est trop lourd à remettre en route. »
V. H. ET T. P.